Sept organisations internationales de défense des droits de la personne se sont unies pour dénoncer le gouvernement égyptien, qui continue de détenir les défenseurs des droits de la personne. Selon ARTICLE 19, la déclaration conjointe des sept groupes insiste entre autres sur les cas de Saad El-Din Ibrahim et de Nadia âAbd al-Nour, du Centre […]
Sept organisations internationales de défense des droits de la personne se sont unies pour dénoncer le gouvernement égyptien, qui continue de détenir les défenseurs des droits de la personne. Selon ARTICLE 19, la déclaration conjointe des sept groupes insiste entre autres sur les cas de Saad El-Din Ibrahim et de Nadia âAbd al-Nour, du Centre Ibn Khaldoun, au Caire, dont le procureur de la Sécurité dâÃtat a prolongé récemment les ordres de détention. Le procureur de lâÃtat nâa pu formuler cependant ni des accusations précises, ni indiquer les dispositions juridiques en vertu desquelles ces personnes sont accusées. Pour les signataires de la déclaration, les accusations âsont tellement imprécises quâelles ne permettent pas à la défense de contester la légalité de lâordre dâincarcérationâ. Dâaprès les avocats de la défense, les charges semblent reliées à plusieurs accusations, dont celle dâavoir âobtenu des fonds étrangers sans la permission des autorités, falsifié des documents électoraux et diffusé des informations fausses, nuisibles à lâÃgypteâ. Aux termes du Décret militaire numéro 4, lâaccusation de réception dâargent de lâétranger sans permission gouvernementale entraîne une peine minimale de sept ans dâemprisonnement.
Saad El-Din Ibrahim et Nadia âAbd al-Nour ne représentent que deux cas dans une vague dâarrestations et dâincarcération de défenseurs des droits de la personne et de la liberté dâexpression survenues depuis un an, peut-on lire dans la déclaration. Un très grand nombre dâautres personnes ont été détenues et condamnées au cours de lâannée 2000. En février, le secrétaire général de lâOrganisation égyptienne de défense des droits de la personne (EOHR), Hafez Abou Séada, a été déféré au tribunal dâurgence pour répondre à lâinculpation dâavoir reçu des fonds de lâétranger sans autorisation gouvernementale. Lors de cette dernière vague de répression contre les médias, le gouvernement égyptien a eu recours à certains règlements pour restreindre les activités des organisations non gouvernementales (ONG) et des groupes de défense des droits de la personne dans le pays. La loi sur les ONG, adoptée en début dâannée, leur impose des limites importantes, ce qui contribue au climat de plus en plus hostile dans lequel elles doivent travailler. En avril, le Groupe pour le développement démocratique (GDD) annonçait quâil mettait fin à ses activités, conséquence directe de cette loi et de la reconduction, pendant encore trois ans, de la Loi dâurgence. LâÃgypte vit sous le régime de lâétat dâurgence depuis 18 ans, rappelle lâEOHR. On trouvera dans le âCommuniquéâ 9-17 de lâIFEX des précisions supplémentaires sur la loi sur les ONG et la fermeture du GDD. »>http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?category=2%20Mises%20%E1%20jour&volume=9&issue_no=17%26amp;lng=francais#1802″>âCommuniquéâ 9-17 de lâIFEX des précisions supplémentaires sur la loi sur les ONG et la fermeture du GDD.
Compte tenu de ces arrestations, les signataires de la déclaration exigent que le gouvernement âgarantisse que les défenseurs des droits de la personne peuvent travailler en Ãgypte dans un environnement dépourvu dâentraves et sans harcèlementâ. Les groupes suivants ont signé la protestation : Amnistie Internationale (AI), le Réseau euro-méditerranéen de défense des droits (EMRN), Human Rights Watch (HRW),
ARTICLE 19, la Fédération internationale des droits de lâHomme (FIDH), lâObservatoire pour la protection des défenseurs des droits de la personne et lâOrganisation mondiale contre la torture (OMCT).