Alors que le pays traverse une période que la Société interaméricaine de la presse (SIP) qualifie de lâune des plus violentes de son histoire, la communauté journalistique de Colombie a subi une autre perte la semaine dernière. La SIP, la Fondation pour la liberté de la presse (Fundacion para la Libertad de Prensa, FLIP), lâInstitut […]
Alors que le pays traverse une période que la Société interaméricaine de la presse (SIP) qualifie de lâune des plus violentes de son histoire, la communauté journalistique de Colombie a subi une autre perte la semaine dernière.
La SIP, la Fondation pour la liberté de la presse (Fundacion para la Libertad de Prensa, FLIP), lâInstitut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) rapportaient en effet la découverte, le 12 juillet, du cadavre criblé de balles de Mario Prada DÃaz dans la ville de Los Pinos, dans le Nord-Est de la Colombie.
La veille, des inconnus avaient enlevé le journaliste chez lui. Prada DÃaz était directeur du mensuel Horizonte Sabanero, mais nâavait pas reçu de menaces, selon la police locale. Bien que la FLIP affirme que la publication nâavait pas tendance à couvrir les questions politiques, la SIP constate que le dernier éditorial de la publication sâinterrogeait sur des allégations de détournement de fonds publics par des responsables municipaux de Sabana de Torres.
La mort de Prada DÃaz est survenue la même semaine quâune autre journaliste, Anyela Muñoz, était menacée à la pointe dâune arme à feu, et que quatre autres journalistes étaient enlevés et quâun autre encore était contraint de fuir le pays. Propriétaire de lâhebdomadaire El Vocero, Muñoz sâest fait dire que quelquâun allait mourir si elle publiait le numéro de cette semaine, dit le CPJ.
Auparavant, une unité du groupe paramilitaire dâextrême droite des Autodéfenses unies de Colombie (AUC) avait dit à des journalistes qui couvrent la situation dans la région de Barrancabermeja : « Ou bien vous cessez de jouer avec la douleur de la communauté, ou nous devrons à regret exécuter quelquâun pour que vous connaissiez la douleur du peuple. »
Barrancabermeja est un territoire chaudement disputé, où lâarmée colombienne fait la guerre à deux groupes de rebelles de gauche. Selon les données de la SIP, Prada est le quatrième journaliste colombien assassiné cette année. Les autres sont Orlando Sierra Hernandez, Héctor Sandoval et Efrain Alberto Varela Noriega. Quatre autres décès sont lâobjet dâune enquête afin de déterminer si ces journalistes sont morts en raison de leurs activités professionnelles.
Un rapport publié cette semaine par la FLIP (www.flip.org.co) révèle quâentre mai 2001 et mai 2002, un journaliste en moyenne a été assassiné chaque mois. La FLIP fait également remarquer quâen mai et juin de cette année, deux journalistes ont été assassinés, cinq autres enlevés, et six menacés. Les cinq journalistes enlevés lâont tous été par des groupes de la guérilla. Aucun des auteurs de ces actes nâa été inquiét%26#233;, dit la FLIP. « >http://www.flip.org.co »>www.flip.org.co) révèle quâentre mai 2001 et mai 2002, un journaliste en moyenne a été assassiné chaque mois. La FLIP fait également remarquer quâen mai et juin de cette année, deux journalistes ont été assassinés, cinq autres enlevés, et six menacés. Les cinq journalistes enlevés lâont tous été par des groupes de la guérilla. Aucun des auteurs de ces actes nâa été inquiété, dit la FLIP.
Par ailleurs, lâIPYS rapporte que quatre journalistes enlevés la semaine dernière ont été relâchés. Oscar González et Henry Pineda, de Radio Caracol, ainsi que Luis Eduardo Perdomo et José Azael RodrÃguez, de Radio RCN, avaient été enlevés le 8 juillet par des inconnus tandis quâils couvraient une course de bicyclette à Tolima, dans le centre de la Colombie. Ils ont déclaré nâavoir pas subi de mauvais traitements, mais que leurs véhicules et le matériel radio ont été confisqués.
La détérioration de la situation a forcé une autre journaliste à quitter précipitamment le pays. Le 3 juillet, la correspondante de RCN Television Astrid MarÃa Legarde a quitté la Colombie après quâune source provenant dâune prison à haute sécurité lâeut informée quâun groupe rebelle de gauche, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) se préparait à lâassassiner.
Pour plus de renseignements, voir www.ipyspe.org.pe, www.sipiapa.org, www.rsf.org, www.cpj.org et www.cjfe.org.