Certains le qualifient de menace potentielle à la liberté de la presse, dâautres affirment quâil devrait servir à débattre des moyens de contrer la concentration de la propriété des médias. Quoi quâil en soit, le Sommet mondial sur la société de lâinformation, qui tiendra ses assises à Genève en décembre, alimente bien des discussions au […]
Certains le qualifient de menace potentielle à la liberté de la presse, dâautres affirment quâil devrait servir à débattre des moyens de contrer la concentration de la propriété des médias. Quoi quâil en soit, le Sommet mondial sur la société de lâinformation, qui tiendra ses assises à Genève en décembre, alimente bien des discussions au sein de la communauté des défenseurs de la libre expression, et les membres de lâIFEX figurent parmi les critiques qui se font le plus entendre.
Cette semaine débutait à Genève la deuxième rencontre du Comité préparatoire, qui a réuni des représentants du gouvernement, du monde des affaires et de la société civile en vue de rédiger une déclaration et dâébaucher un plan dâaction qui seront soumis pour approbation au Sommet de décembre.
Reporters sans frontières (RSF) prie instamment les Nations Unies et les chefs de gouvernements de ne pas laisser utiliser le Sommet comme moyen de contrer encore davantage la liberté de la presse sur lâInternet.
Selon RSF, en effet, il est devenu clair, lors des précédentes réunions préparatoires régionales, que de nombreux gouvernements sâapprêtaient à utiliser la lutte contre les activités criminelles sur Internet pour justifier lâimposition de la censure.
Lors de ces réunions, fait remarquer RSF, il est aussi est devenu évident que ces gouvernements faisaient obstacle à la participation des représentants de la société civile et des organisations non gouvernementales.
Selon le Comité mondial pour la liberté de la presse (WPFC), le Sommet présente « une menace potentielle sérieuse à la liberté de la presse » parce que certaines organisations non gouvernementales (ONG) exercent des pressions dans le but de discuter de « lâinformation comme bien commun, dâéthique ou des conséquences pour le développement économique, social et culturel ».
Ce sont là des euphémismes pour désigner la censure, dit le WPFC, et le Sommet ne doit pas adopter, en ce qui concerne lâInternet, de règles de contenu susceptibles de restreindre les nouvelles en ligne.
La Société interaméricaine de la presse (SIP) fait valoir que ce sont les médias privés, et non les gouvernements, qui devraient porter seuls lâentière responsabilité de la réglementation des pratiques des médias, et que les Ãtats devraient restreindre leur rôle à la distribution et à lâadministration des fréquences qui leur sont attribuées par la communauté internationale.
Cette opinion est partagée par lâInstitut international de la presse (IIP) et par lâAssociation mondiale des journaux (AMJ), tous deux membres du Comité de coordination des organisations de défense de la liberté de la presse (CCPFO).
Dans une déclaration datée de novembre 2002, ces organisations ont déclaré que ceux qui veulent des réponses au « fossé numérique » oublient que les technologies des communications précédentes, comme la radio et la télévision, ont commencé dans les pays avancés, plus développés et quâelles se sont répandues dans le monde par suite des « processus naturels du marché ».
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) soutient par contre quâon ne peut réaliser les objectifs démocratiques de la société de lâinformation, comme lâextension mondiale de lâaccès à lâInternet, en se fiant uniquement aux forces du marché mondial.
« Une approche qui ne tient compte que des forces du marché, fait valoir la FIJ, mène à la concentration accrue de la propriété des médias et à lâinfluence indue des conglomérats mondiaux de médias. Les nouvelles et les sources dâinformations sont déjà dominées par les entreprises de médias du Nord, alors que les voix des peuples du Sud se font rarement entendre. »
La FIJ a rendu publique la semaine dernière une déclaration de principes. Si la société de lâinformation doit avoir un sens durable pour les peuples dans le monde, peut-on y lire, il est essentiel de réduire la pauvreté et dâaméliorer les services publics, y compris les médias publics.
Lâexclusion des pauvres de lâaccès aux technologies de lâinformation requiert lâengagement politique de favoriser lâaccès et le service universels, dit la FIJ. « Chacun doit pouvoir accéder facilement et à prix abordable à des services à large bande pour trouver de lâemploi, se distraire, recevoir de lâinformation et exercer ses droits de citoyen. »
ARTICLE 19, lâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA) et lâAssociation mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) partagent la même vision. « La technologie elle-même ne crée pas le changement », disent-ils. Le continent africain est confronté à de nombreuses barrières qui empêchent sa participation à la société de lâinformation, notamment lâanalphabétisme et lâaccès limité à lâinfrastructure des communications, « tout cela dans un univers de plus en plus mondialisé qui favorise les économies les plus fortes du monde ».
En partenariat avec lâAssociation of Progressive Communications (APC) et les Communications pour le développement de lâAfrique australe (Southern Africa for Communications and Development, SACOD), ARTICLE 19, le MISA et lâAMARC ont publié « Our Side of the Divide » [De notre côté du fossé], un document qui ébauche dans ses grandes lignes les perspectives de la société civile africaine en matière de fossé numérique dans le contexte de la société de lâinformation.
Lire le rapport à www.misa.org« >http://www.misa.org/wsis/index.html »>www.misa.org
Pour plus de renseignements sur le Sommet, aller à :
– Sommet mondial sur la société de lâinformation : www.itu.int/wsis« >http://www.itu.int/wsis/index-fr.html »>www.itu.int/wsis
– UNESCO : http://portal.unesco.org« >http://portal.unesco.org/ci/ev.php?URL_ID=1543&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201%26amp;reload=1045854772 »>http://portal.unesco.org
Consulter les sites suivants :
– RSF : www.rsf.org« >http://www.rsf.org/article.php3?id_article=4919 »>www.rsf.org
– FIJ : www.ifj.org« >http://www.ifj.org/publications/download/WSIS2003FR.pdf »>www.ifj.org
– WPFC : www.wpfc.org« >http://www.wpfc.org/WPFC_WSIS.htm »>www.wpfc.org
– SIP : www.sipiapa.com« >http://www.sipiapa.com/pressreleases/srchcountrydetail.cfm?PressReleaseID=866 »>www.sipiapa.com
– Déclaration du CCPFO :
www.freemedia.at« >http://www.freemedia.at/Protests 2002/CoordCommResol21.11.02.htm#INTERNET »>www.freemedia.at
– ARTICLE 19 : www.article19.org« >http://www.article19.org/docimages/1512.doc »>www.article19.org
– AMARC Afrique : www.africa.amarc.org« >http://www.africa.amarc.org/ »>www.africa.amarc.org
– Fédération internationale des associations de bibliothécaires et des bibliothèques : www.ifla.org« >http://www.ifla.org/III/wsis.html »>www.ifla.org
– APC : www.apc.org« >http://www.apc.org/english/rights/index.shtml »>www.apc.org
– SACOD : www.sacod.org.za« >http://www.sacod.org.za/ »>www.sacod.org.za
– Communication Rights in the Information Society : www.crisinfo.org