(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois de la Justice, Gao Changli, RSF a protesté contre la condamnation à quatre ans de prison de Qi Yanchen, journaliste et « cyber-dissident ». L’organisation de défense de la liberté de la presse a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre pour « obtenir la libération immédiate du […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre chinois de la Justice, Gao Changli, RSF a protesté contre la condamnation à quatre ans de prison de Qi Yanchen, journaliste et « cyber-dissident ». L’organisation de défense de la liberté de la presse a demandé au ministre de tout mettre en oeuvre pour « obtenir la libération immédiate du journaliste, qui n’a fait qu’exprimer ses opinions ». Par ailleurs, RSF a demandé au ministre des explications sur les raisons de l’arrestation de Guo Qinghai, un journaliste free-lance et ami de Qi Yanchen, dans la semaine du 10 septembre 2000. Enfin, RSF a rappelé qu’une condamnation à une peine de prison est une grave atteinte à la liberté de la presse. Ainsi, dans un document daté du 18 janvier, le rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’expression de la Commission des droits de l’homme des Nations unies a souligné que « l’emprisonnement en tant que condamnation de l’expression pacifique d’une opinion constitue une violation grave des droits de l’homme. » Au moins trois « cyber-dissidents » et neuf journalistes sont actuellement emprisonnés en Chine.
Selon les informations obtenues par RSF, Qi Yanchen, économiste, rédacteur en chef de la revue en ligne « Consultations » et collaborateur du mensuel de Hong Kong « Kaifang », a été condamné, le 19 septembre, à quatre ans de prison par la Cour populaire du district de Cangzhou (province d’Hebei, au nord de Pékin). Il avait été arrêté, le 2 septembre 1999, par quatre policiers à son domicile de Botou, dans la banlieue de Cangzhou, alors qu’il travaillait sur un nouveau numéro de « Consultations ». Qi Yanchen a été reconnu coupable de « subversion » et « diffusion d’informations anti-gouvernementales par l’Internet ». La justice lui reproche d’avoir publié sur l’Internet de larges extraits de son livre inachevé « L’effondrement de la Chine » et d’avoir écrit trois articles pour la revue « Kaifang ». Au cours de son procès, le 30 mai dernier, le procureur a affirmé que Qi Yanchen, sous le nom de plume Ji Li, a également publié des articles dans la lettre d’information dissidente « VIP Reference », éditée aux États-Unis. La famille du journaliste n’a pas été avertie de la date du procès et n’a donc pu y assister. C’est la plus lourde peine de prison infligée à un « cyber-dissident » en Chine. Qi Yanchen, âgé de 36 ans, est père de deux enfants.