Suite à de reportages consacrés à la question "Un État palestinien est-il possible?" sur la chaîne France 2, des réactions particulièrement violentes ont été adressées aux auteurs, y compris des menaces physiques contre le présentateur de la soirée.
(IFJ/IFEX) – Le 12 octobre 2011 – La Fédération européenne des journalistes (FEJ), le groupe européen de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), a fait part aujourd’hui de son soutien aux journalistes et aux syndicats de France 2 suite à des menaces reçues par les auteurs d’un reportage sur la potentielle création d’un Etat Palestinien.
« Nous condamnons toute forme de menaces à l’encontre de journalistes qui n’ont fait que leur travail, en particulier sur un sujet politiquement sensible comme les relations israélo-palestiniennes », a déclaré Beth Costa, Secrétaire générale de la FIJ/FEJ.
Suite à l’émission « Un œil sur la planète » qui a consacré deux heures de reportages le lundi 3 octobre à la question: « Un Etat palestinien est-il possible? », des réactions particulièrement violentes ont été adressées aux auteurs.
Comme le fait remarquer le Syndicat National des Journalistes, « Communiqués hystériques, flot de courriers électroniques souvent insultants, menaces physiques contre le présentateur de la soirée : tout est bon pour tenter d’intimider les journalistes de France 2 ». Le SNJ-CGT condamne ce « harcèlement insupportable de la part d’un groupe communautaire » et demande à la profession de « manifester d’abord son soutien aux journalistes de France 2 ».
La FEJ s’émeut en particulier d’un message contenant les menaces suivantes : Je connais les coupables et leurs donneurs d’ordres. Ils payeront le prix de leur infamie.
La FEJ rappelle que les journalistes ne sont pas à l’abri de critiques constructives si celles-ci sont fondées sur des faits avérés, or les aucune erreur factuelle n’a pu être relevée jusqu’à présent. Malgré cela, le Conseil représentatif des institutions juives de France et l’ambassade d’Israël demandent à être reçus par le président de France Télévisions.
« Nous ne faisons pas de politique mais du journalisme », a déclaré Mme Costa, « et il ne revient à aucun organisme communautaire ou aucune ambassade de dicter ou de rectifier un sujet du service public audiovisuel français parce qu’il a eu l’heur de leur déplaire ».