Au beau milieu des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale cette semaine à Singapour, une coalition d’organisations de la société civile, comprenant notamment ARTICLE 19, vient de lancer une charte mondiale qui invite ces institutions à cesser leurs « pratiques extrêmement secrètes » et à faire concorder leurs propres […]
Au beau milieu des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale cette semaine à Singapour, une coalition d’organisations de la société civile, comprenant notamment ARTICLE 19, vient de lancer une charte mondiale qui invite ces institutions à cesser leurs « pratiques extrêmement secrètes » et à faire concorder leurs propres pratiques avec les normes de transparence dont elles font elles-mêmes la promotion auprès des gouvernements.
La Charte de la transparence pour les institutions financières internationales exige une « refonte radicale » des politiques actuelles en matière de divulgation des renseignements chez des institutions comme le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce et les banques intergouvernementales.
La Charte a été rédigée par la L’Initiative Mondiale pour la Transparence (IMT), une coalition de huit organisations non gouvernementales qui milite pour donner aux citoyens le droit d’accès aux renseignements que détiennent les institutions financières internationales (IFI).
Magda Stoczkiewicz, du réseau CEE Bankwatch, membre de la coalition, a déclaré : « bien qu’on trouve une mine de renseignements sur les sites web des IFI, leurs conseils d’administration fonctionnent derrière des portes closes, on ne fournit pas de renseignements sur d’importants projets et, d’une manière générale, les renseignements qui sont divulgués ne le sont qu’après que les vraies décisions ont été prises ».
Selon ARTICLE 19, la plupart des politiques des IFI en matière de divulgation n’établissent pas de droit d’accès, ni ne définissent de balises claires et étroites pour refuser l’accès. Elles limitent les types de documents qui peuvent être divulgués, et sont dépourvues de mécanismes de supervision indépendante pour garantir la mise en ?uvre convenable des politiques.
La nécessité d’une plus grande ouverture chez les IFI a été mise en lumière la semaine dernière par l’incapacité initiale de la Banque mondiale et du FMI à critiquer les mesures répressives du gouvernement de Singapour, qui a interdit à plus de 25 personnes et organisations accréditées de participer à la rencontre annuelle. Ce n’est qu’après que des groupes de la société civile eurent annoncé le boycott des rencontres le 15 septembre et tenu des manifestations de protestation que le FMI a critiqué Singapour, qui a permis par la suite à la plupart des militants qui avaient été bloqués d’entrer dans le pays, bien que certains militants aient déclaré que la décision arrivait trop tard.
Consulter les sites suivants :
– Texte de la Charte : http://www.ifitransparency.org/doc/charter_fr.pdf
– ARTICLE 19 : http://www.article19.org/
– IMT : http://www.ifitransparency.org/
– IFI WatchNet : http://www.ifiwatchnet.org/
– Bank Information Center : http://www.bicusa.org/en/index.aspx
– Un blogueur de Singapour commente les réunions du FMI : http://www.yawningbread.org/arch_2006/yax-647.htm