Au cours des dix dernières années, ce sont presque deux journalistes par semaine qui ont été tués parce qu’ils s’efforçaient de couvrir la nouvelle, conclut la première étude exhaustive sur la sécurité des journalistes. Cette statistique est l’une des principales constatations de l’étude la plus exhaustive à ce jour sur les décès de journalistes et […]
Au cours des dix dernières années, ce sont presque deux journalistes par semaine qui ont été tués parce qu’ils s’efforçaient de couvrir la nouvelle, conclut la première étude exhaustive sur la sécurité des journalistes. Cette statistique est l’une des principales constatations de l’étude la plus exhaustive à ce jour sur les décès de journalistes et des autres professionnels des médias d’informations.
L’étude couvre la période de janvier 1996 à juin 2006 et a été réalisée par l’International News Safety Institute (INSI), une coalition d’organisations de médias, de groupes de défense de la liberté de la presse, de syndicats et de militants humanitaires. Le rapport intégral, « Killing the Messenger » [Quand on tue le messager], a été publié le 6 mars 2007, et peut être téléchargé à partir du site web de l’INSI.
Un journaliste sur quatre seulement a perdu la vie dans une guerre et autres conflits armés. Au moins 657 hommes et femmes ont été assassinés en temps de paix – en couvrant la nouvelle dans leur propre pays. Dans les deux-tiers des cas, les tueurs n’ont pas même été identifiés, et ne le seront probablement jamais.
« Dans de nombreux pays, le meurtre est devenu le moyen le plus facile, le plus économique et le plus efficace de faire taire les reporters gênants, et plus les tueurs s’en tirent, plus la spirale de la mort s’accélère », dit le directeur de l’INSI, Rodney Pinder. Pour sa part, Richard Sambrook, de la BBC, qui préside l’enquête de l’INSI, a déclaré : « Les chiffres montrent qu’il est pratiquement sans danger de tuer un journaliste ».
Le bilan des morts dans les médias d’informations s’alourdit constamment depuis 2000. La dernière année complète couverte par le rapport, 2005, constitue un record, avec 147 morts. Depuis, il est apparu que l’année 2006 a été pire encore, avec 167 décès, selon le bilan annuel de l’INSI.
Les 21 pays dont le bilan est le plus sanglant au cours de la dernière décennie sont l’Irak (138), la Russie (88), la Colombie (72), les Philippines (55), l’Iran (54), l’Inde (45), l’Algérie (32), l’ancienne république de Yougoslavie (32), le Mexique (31), le Pakistan (29), le Brésil (27), les États-Unis (21), le Bangladesh (19), l’Ukraine (17), le Nigéria, le Pérou, la Sierra Leone et le Sri Lanka (16), l’Afghanistan, l’Indonésie et la Thaïlande (13).
L’arme à feu représente, de loin, le moyen le plus fréquemment utilisé pour infliger la mort, et représente presque la moitié du total. L’attentat à la bombe, l’arme blanche, le passage à tabac, la torture, la strangulation et la décapitation ont également été utilisés pour faire taire les reporters. Quelques hommes et femmes ont disparu, et leur sort reste inconnu.
Aucune autorité centrale ne tient régulièrement de dossiers sur les décès d’employés de médias d’informations. Les recherchistes de l’INSI ont recensé les journalistes et les employés de soutien – chauffeurs, traducteurs et interprètes et personnel de bureau, qu’il s’agisse d’employés ou de pigistes – il suffisait qu’ils fussent morts à cause de leur travail. On a inclus toutes les causes de décès, du meurtre par accidents de la route aux causes liées à la santé.
L’INSI avait été invité à entreprendre son enquête par des groupes de défense de la liberté de la presse et de soutien aux médias lors d’une rencontre en 2004 à Genève, qui portait sur le nombre croissant de décès dans les médias d’informations dans le monde.
Consulter le site suivant :
– INSI : http://www.newssafety.com/stories/insi/globalinquiry.htm