La violence contre les femmes journalistes s’accroît partout dans le monde, prévient Reporters sans frontières (RSF) à la veille de la Journée internationale des femmes (JIF), célébrée chaque année le 8 mars. « De plus en plus de femmes journalistes sont victimes d’assassinats, d’arrestations, de menaces ou d’intimidations », ajoute RSF. En même temps, « […]
La violence contre les femmes journalistes s’accroît partout dans le monde, prévient Reporters sans frontières (RSF) à la veille de la Journée internationale des femmes (JIF), célébrée chaque année le 8 mars.
« De plus en plus de femmes journalistes sont victimes d’assassinats, d’arrestations, de menaces ou d’intimidations », ajoute RSF. En même temps, « de plus en plus de femmes exercent la profession de journalistes et occupent des postes plus exposés au sein des médias et mènent des enquêtes qui dérangent et qui sont susceptibles d’irriter quelqu’un ». Le cas le plus frappant, dit RSF, est celui du meurtre récent d’Anna Politkovskaïa à Moscou. « Cette mère de deux enfants a payé de sa vie son opposition aux politiques du gouvernement russe en Tchétchénie. »
Des 82 journalistes tués dans le monde en 2006, 11 pour 100 étaient des femmes, soit un pourcentage plus élevé que ces dernières années. Jusqu’à maintenant, cependant, aucune femme journaliste n’a été tuée en 2007.
Les autres cas dans l’ex-Union soviétique concernent Ogulsapar Mouradova, correspondante de Radio Free Europe au Turkménistan. Arrêtée après avoir produit des reportages critiques des autorités et avoir aidé un journaliste français à réaliser un documentaire pour la télévision, elle est morte en prison en septembre. Dans l’Ouzbékistan voisin, la journaliste et militante des droits de la personne Umida Niyazova est détenue depuis le 22 janvier. (Voir la rubrique no 2 sur l’Ouzbékistan.)
Les reporters féminines sont victimes de violence de la part de groupes armés en Irak. Atouar Bahjat, de la station de télévision « Al-Arabiya » a été assassinée en février après que son équipe et elle-même eurent été enlevés tandis qu’ils couvraient un attentat à la bombe contre un lieu saint chiite. De manière inhabituelle pour l’Irak, son assassin a été pris et condamné à mort quelques mois plus tard.
Reem Zeid, de la station de télévision irakienne « Sumariya » a été enlevée avec un collègue le 1er février 2006. Depuis, dit RSF, on est sans nouvelle d’elle. Huit femmes, dont six reporters étrangères, ont été prises en otages en Irak depuis l’invasion de mars 2003.
Au Liban, la présentatrice vedette de la chaîne de télévision LBC, May Chidiac, est revenue au travail en juillet, dix mois après avoir été mutilée par une bombe.
Sept femmes journalistes sont actuellement en prison à cause de leur travail. Ce sont : Munusamy Parameshawary (Sri Lanka), Saidia Ahmed (Érythrée), Serkalem Fassil (Éthiopie), Rabiaa Abdul Wahab (Irak), Umida Niyazova (Ouzbékistan), Agnès Uwimana Nkusi (Rwanda) et Tatiana Mukakibibi (Rwanda).
Pour commémorer la JIF, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) diffuse du matériel spécial pré-enregistré sur son site web consacré au 8 mars. La programmation portera sur la Résolution 1325 concernant les femmes, la paix et la sécurité, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Au Canada, les écrivains du PEN Canada tiendront une soirée de lectures de textes de femmes à la Librairie des Femmes de Toronto le 15 mars.
Pour commémorer la JIF de cette année, le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) se concentre sur quatre cas sur plus de 60 écrivaines et journalistes ayant subi des attaques pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression au cours de la dernière année. Anna Politkovskaïa a été abattue en octobre 2006 par un tueur, chez elle, à Moscou. En janvier de cette année, la militante, journaliste et défenseure ouzbek des droits de la personne Umida Niyazova a été arrêtée et est toujours incarcérée en attente de son procès. Une journaliste éthiopienne, Serkalem Fasil, détenue dans des conditions effroyables, a donné naissance en juin dernier à un garçon en prison. Au Vietnam, Tran Khai Thanh Thuy vit sous le harcèlement et des menaces constantes à cause de ses écrits.
Amnistie Internationale exige la libération immédiate et inconditionnelle de plus de 30 militantes arrêtées le 4 mars tandis qu’elles manifestaient de manière non violente à Téhéran. Selon Amnistie, les arrestations pourraient avoir eu pour objectif de dissuader les militantes de souligner la Journée internationale des femmes.
La Fondation internationale des femmes ?uvrant dans les médias (International Women’s Media Foundation, IWMF) tiendra le mercredi 7 mars une discussion en direct et en ligne entre 8 h et 9 h, heure normale de l’est (HNE). La discussion, qui présentera des participantes du projet Maisha Yetu de l’IWMF visant à améliorer la couverture des questions de santé dans les médias africains, portera sur la promotion du thème « Mettre fin à l’impunité qui entoure la violence faite aux femmes et aux filles ».
Consulter les sites suivants :
– AMARC : www.march8.amarc.org.
– IWMF : www.iwmf.org/chat/view/9845
– PEN Canada : http://www.pencanada.ca/media/IWD07.pdf
– Appels du PEN : http://www.pencanada.ca/media/IWD_PEN_07.pdf
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21199
– Amnistie Internationale : http://web.amnesty.org/library/Index/ENGMDE130222007