Journalistes d’Asie du Sud-Est, prenez garde : les deux prochaines années dans la région, où se dérouleront des élections nationales dans de nombreux pays, seront porteuses « de temps et de situations pleins de dangers à travers lesquels ils devront naviguer », indique un nouveau rapport de l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est […]
Journalistes d’Asie du Sud-Est, prenez garde : les deux prochaines années dans la région, où se dérouleront des élections nationales dans de nombreux pays, seront porteuses « de temps et de situations pleins de dangers à travers lesquels ils devront naviguer », indique un nouveau rapport de l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA).
Selon la SEAPA, des considérations politiques et la quête du « statu quo » définissent généralement la situation des médias en Asie du Sud-Est. « Du Timor Leste à la Thaïlande, la volonté de retrouver la « stabilité » est irrésistible, et en 2008, elle a souvent servi à rationaliser une faible priorisation – voire le sacrifice – des objectifs de la liberté de la presse », dit la SEAPA.
La SEAPA prévient que les prochains mois constitueront une période cruciale pour l’organisation économique régionale qu’est l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) – en particulier en ce qui concerne la façon dont elle « démontre et prouve la valeur d’une nouvelle charte entrée en vigueur en décembre 2008 ». Un des principes essentiels de cette charte est la protection et la promotion des droits de la personne et des libertés fondamentales, peut-être même sous l’autorité d’un nouvel organisme de défense des droits de la personne que pourrait créer l’ANASE. Mais ni la liberté d’expression ni la liberté de la presse ne sont mentionnées explicitement dans la charte, dit la SEAPA, et on n’explique pas non plus comment l’organisme pourrait opérer dans la culture de l’ANASE, à savoir non ingérence et décision par consensus.
L’année 2008 a été un temps de promesses, dit la SEAPA : Singapour a promis de desserrer sa Loi sur le cinéma; le Laos a déposé une nouvelle loi sur les médias qui promet de laisser une plus grande participation du secteur privé dans son environnement médiatique dominé par l’État; le Timor Leste a promis de dépénaliser la diffamation; la Cour suprême des Philippines a découragé les tribunaux inférieurs de jeter en prison les journalistes pour des questions de diffamation; enfin, la Malaisie et la Thaïlande ont inauguré une vague de promesses qui coïncident avec leur nouvel environnement politique.
Mais quant à « la façon dont les choses vont s’organiser – ou se désorganiser – cela reste à voir », dit la SEAPA, qui fait remarquer que bien peu de choses ont vraiment changé dans les lois qui régissent les médias en Asie du Sud-Est.
Pour lire un rapport plus détaillé, pays par pays, aller à : http://tinyurl.com/cr6s3o
(28 janvier 2009)