Un autre journaliste vient d’être assassiné aux Philippines. Le 10 mai 2005, Philip Agustin a été abattu dans le village de Paltic, au nord de Manille, et est ainsi devenu le quatrième journaliste assassiné cette année, selon ce que rapportent le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (CMFR) et l’Alliance de la […]
Un autre journaliste vient d’être assassiné aux Philippines. Le 10 mai 2005, Philip Agustin a été abattu dans le village de Paltic, au nord de Manille, et est ainsi devenu le quatrième journaliste assassiné cette année, selon ce que rapportent le Centre pour la liberté et la responsabilité des médias (CMFR) et l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud Est (SEAPA).
Selon la police, Agustin, qui était éditeur et rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Starline Times Recorder », était en visite au domicile de sa fille lorsqu’il a été abattu d’une balle à l’arrière de la tête tirée par une fenêtre ouverte. Un conseiller municipal du village a déclaré au CMFR que le meurtre s’est produit la veille du jour où le journal devait imprimer une édition spéciale dans laquelle on établissait un lien entre le maire du village, Jaime Ylarde, et des affaires de corruption.
Le CMFR enquête sur les circonstances entourant le meurtre afin de déterminer s’il est relié au travail d’Agustin comme journaliste. En 1998, Augustin avait été candidat à la mairie contre Ylarde et avait été défait. Ylarde nie toute implication dans le meurtre et affirme que les reportages de Agustin étaient « malicieux » et « diffamatoires ».
Le CMFR, la SEAPA, Reporters sans frontières (RSF), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont tous dénoncé cet assassinat et pressé les autorités de traduire les tueurs en justice.
Quatre journalistes ont été tués cette année aux Philippines, dont le communicateur de la radio Klein Cantoneros, la chroniqueuse Marlene Esperat et Arnulfo Villanueva, qui travaillait pour un journal communautaire.
Reuters rapporte que la Présidente des Philippines, Gloria Arroyo, vient de créer un fonds de 5 millions de pesos (92 000 $ US), dit de Défense de la liberté de la presse, afin de contribuer à faire cesser la violence contre les journalistes. Le fonds servira à appuyer une « équipe de réponse rapide » qui réagira aux attaques contre les journalistes, instituera un programme de protection des témoins et encouragera à se manifester les gens qui possèdent des informations pouvant mener à l’arrestation et à la condamnation des suspects.
Selon le Syndicat national des journalistes des Philippines (NUJP), affilié à la FIJ, le fonds constitue un pas dans la bonne direction, mais pas une solution. « C’est la volonté politique qui fera vraiment la différence », dit le groupe.
Consulter les sites suivants :
– RSF: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13745
– CMFR : http://www.cmfr-phil.org/fffj1.htm
– SEAPA : http://www.seapabkk.org/newdesign/newsdetail.php?No=360
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Phil11may05na.html
– Le gouvernement met sur pied un Fonds de défense de la liberté de la presse :
http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/MAN16845.htm
– Syndicat national des journalistes des Philippines : http://www.nujp.org/
– Les journalistes portent des armes : http://www.wan-press.org/article6697.html
Lire les dossiers des groupes membres de l’IFEX à propos de la liberté de la presse aux Philippines :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13603
– FIJ : http://www.ifj-asia.org/files/a_dangerous_profession.pdf
– CPJ : http://www.cpj.org/Briefings/2005/murderous_05/murderous_05.html
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Asia/philippines.htm