(RSF/IFEX) – Le 11 décembre 2008, la cour d’assises de Gafsa (350 km au sud de Tunis) a condamné par contumace le correspondant de la télévision privée Al-Hiwar Attounsi, Fahem Boukadous, à six ans de prison pour « constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens », suite à la couverture […]
(RSF/IFEX) – Le 11 décembre 2008, la cour d’assises de Gafsa (350 km au sud de Tunis) a condamné par contumace le correspondant de la télévision privée Al-Hiwar Attounsi, Fahem Boukadous, à six ans de prison pour « constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens », suite à la couverture médiatique des manifestations populaires dans la région minière de Gafsa.
« Ce verdict sévère constitue un autre exemple de décision arbitraire à l’encontre de tous ceux qui dérangent le pouvoir. En Tunisie, la profession de journaliste est un métier à haut risque. La justice tunisienne au service de pouvoir est toujours prête à condamner toute personne susceptible de s’opposer au régime du président Zine el-Abidine Ben Ali. En l’occurencce, Fahem Boukadous a simplement exercé son métier », a déclaré Reporters sans frontières.
Contacté par Reporters sans frontières, l’avocat du journaliste, Me Abderraouf al-Ayadi, a déclaré que le but de la décision était de réprimer les activités de son client. « Fahem Boukadouss n’a même pas participé au mouvant social, il n’a fait que transmettre des images des incidents du bassin minier de Gafsa à la chaîne de télévision.( . . .) Les procès-verbaux incriminent le correspondant pour la couverture médiatique des mouvements populaires, le droit tunisien ne condamne pas les transmissions télévisées, ni le métier de journaliste, » a-t-il déclaré. « Cette décision est destinée à semer la terreur parmi les journalistes tunisiens », a poursuivi l’avocat.
Mise à jour du cas Boukadous: http://ifex.org/fr/content/view/full/98505