Un nombre croissant de journalistes de divers médias ont été blessés, agressés ou menacés au cours des affrontements actuels entre les forces gouvernementales du président Hugo Chávez et l’opposition, rapportent l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et […]
Un nombre croissant de journalistes de divers médias ont été blessés, agressés ou menacés au cours des affrontements actuels entre les forces gouvernementales du président Hugo Chávez et l’opposition, rapportent l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Un grand nombre de journalistes ont été attaqués ou blessés, fait remarquer RSF. Le gouvernement a ordonné la répression des manifestations organisées par l’opposition à Caracas et en province. Les manifestants exigent un référendum sur la démission du Président. Au 9 mars 2004, l’association de journalistes « Los del Medio » du Venezuela estime qu’au moins 25 journalistes ou médias ont été agressés.
Au Venezuela, beaucoup d’entreprises de presse sont privées et certaines d’entre elles se sont rangées résolument dans l’opposition au gouvernement Chávez. Cependant, même « si des médias prennent parti contre le président Chávez, parfois de façon outrageuse », dit RSF, « cela ne peut en aucun cas justifier l’usage de la violence contre leurs reporters ».
Le CPJ affirme qu’on a utilisé des balles de caoutchouc, des grenades de gaz lacrymogène et des pierres dans les affrontements. RSF cite le cas, notamment, de Juan Carlos Aguirre, reporter pour la télévision CMT, battu à coups de crosse de fusil par des éléments de la Garde nationale le 2 mars 2004 quand ceux-ci ont constaté qu’avec son caméraman il filmait la police en train de réprimer une manifestation.
L’IPYS rapporte que les procureurs de trois stations de télévision privées, « Globovisíon », « Venevisíon », et « Televen », ont exigé le 20 février que le bureau du Procureur général prennent des mesures pour sauvegarder leur personnel et leur propriété. L’IPYS a fait remarquer que le président a menacé le 14 février de s’emparer des antennes de Globovisíon et de Venevisíon si l’opposition devait prendre des actions comme celles du 11 avril 2002, lorsqu’un coup a expulsé Chávez temporairement du pouvoir.
La FIJ exige que le gouvernement et les groupes d’opposition abaissent le niveau de confrontation dans le pays, de façon à éviter tout incident tragique. « Les journalistes qui s’acquittent de leur devoir professionnel ne doivent pas être visés », dit la FIJ. « En même temps les journalistes doivent éviter les risques inutiles. Aucun reportage ne vaut qu’on le paie de sa vie. »
Pour plus de renseignements, consulter les sites suivants :
– CPJ : http://www.cpj.org
– FIJ : http://www.ifj.org
– IPYS : http://www.ipys.org
– RSF : http://www.rsf.org
Image: (c) Human Rights Watch