Human Rights Watch, Reporters sans frontières (RSF) et la Société interaméricaine de la presse (SIP) expriment leur inquiétude devant une loi adoptée au Venezuela qui donne au gouvernement plus de pouvoirs pour réglementer le contenu des médias. Selon les groupes membres de l’IFEX, la Loi sur la responsabilité sociale à la radio et à la […]
Human Rights Watch, Reporters sans frontières (RSF) et la Société interaméricaine de la presse (SIP) expriment leur inquiétude devant une loi adoptée au Venezuela qui donne au gouvernement plus de pouvoirs pour réglementer le contenu des médias.
Selon les groupes membres de l’IFEX, la Loi sur la responsabilité sociale à la radio et à la télévision, approuvée par l’Assemblée nationale le 24 novembre 2004, est rédigée en termes vagues susceptibles d’être utilisés pour réduire les critiques au silence.
Selon Human Rights Watch, la loi « menace gravement » la liberté de la presse et mène tout droit à l’autocensure. Elle contient des dispositions vagues qui contreviennent aux normes internationales concernant la liberté d’expression, dit le groupe.
Les radiodiffuseurs qui incitent à perturber l’ordre public sont passibles d’une suspension qui peut aller jusqu’à 72 heures et peuvent voir leur permis être révoqué en cas de récidive. Human Rights Watch fait remarquer que les normes internationales ne permettent aux gouvernements de restreindre le contenu que s’« il y a une relation claire entre le discours en question et un acte criminel précis ».
RSF fait valoir que le libellé de la Loi ouvre la porte à de multiples interprétations et peut être utilisé contre les médias qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement. Autre sujet d’inquiétude, le fait que la Loi donne aux autorités la maîtrise d’un organisme de surveillance à créer pour surveiller de près le contenu des médias et pénaliser les contrevenants. Sept membres d’un organisme 11 personnes appelé Directorat de la responsabilité sociale seront désignées par le gouvernement, tandis que le président sera désigné personnellement par président Hugo Chávez.
Beaucoup d’observateurs disent que la Loi vise à limiter l’influence des médias privés du Venezuela, dont la plupart sont ouvertement hostiles au gouvernement du Chávez. Au moment de la tentative de coup d’État d’avril 2002 qui a déposé brièvement Chávez, les médias privés se sont rangés ouvertement du côté de l’opposition, accordant une couverture permanente aux manifestations anti-Chávez tout en refusant de diffuser des séquences des manifestations de masse qui appuyaient le président.
La SIP dit préparer la tenue d’un « forum d’urgence » au Venezuela le 6 décembre afin de souligner sa préoccupation à l’égard de la nouvelle Loi. Des experts juridiques feront des présentations sur des aspects de la Loi qui ont trait aux médias.
Consulter :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11949
– Human Rights Watch : http://ifex.org/en/content/view/full/62795/
– SIP : http://www.sipiapa.org/pressreleases/chronologicaldetail.cfm?PressReleaseID=1249
– Inter Press Service :
http://www.ipsnews.net/new_nota.asp?idnews=26304