À l’occasion d’un atelier, les journalistes et les militants des droits de la personne qui travaillent avec la Fondation culturelle Samir-Kassir du Liban ont inauguré la semaine dernière à Beyrouth le Centre SKEyes pour la Liberté des médias. Les 16 et 17 juin, environ 70 journalistes, personnalités du milieu culturel et militants des droits de […]
À l’occasion d’un atelier, les journalistes et les militants des droits de la personne qui travaillent avec la Fondation culturelle Samir-Kassir du Liban ont inauguré la semaine dernière à Beyrouth le Centre SKEyes pour la Liberté des médias.
Les 16 et 17 juin, environ 70 journalistes, personnalités du milieu culturel et militants des droits de la personne ont assisté à une conférence ayant pour thème « Les médias et les Libertés culturelles au mashreq arabe ». Le SKEyes a commencé à étudier et à suivre de près les violations de la liberté des médias au Liban, en Syrie, en Jordanie et en Palestine. La conférence couvrait également d’autres questions concernant la région, comme les répercussions des blogues, les médias alternatifs et la radiodiffusion par satellite, ainsi que la liberté de création culturelle et artistique.
Le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights), Reporters sans frontières (RSF) et la Fondation Maharat, qui sont membres de l’IFEX, y ont participé, tout comme des représentants du Secrétariat de l’IFEX.
Le directeur général de l’ANHRI, Gamal Eid, a attiré l’attention sur l’explosion de l’Internet dans le monde arabe, qui compte 38 millions d’utilisateurs, ce qui ouvre des possibilités donner de la visibilité aux violations des droits de la personne, qui font habituellement l’objet de censure dans les médias grand public de la région. Il a déclaré qu’il y avait aujourd’hui près de 120 000 blogues dans la région, plus de dix fois plus qu’en 2004. Pourtant, cet accès mène aussi à plus de violations de la libre expression, les blogueurs et les usagers de Facebook sont jetés en prison, en Égypte et ailleurs.
Plusieurs des participants ont eux-mêmes été la cible de violations. Mohammad Alabdallah, dont le père Ali Al-Abdallah demeure incarcéré en Syrie, a quitté la Syrie après un séjour de six mois en prison en 2006. Il a indiqué que les autorités syriennes exercent maintenant davantage de contrôle sur l’Internet et qu’elles ont accru la surveillance, de sorte que plus de gens sont emprisonnés à cause de ce qu’ils affichent sur Internet. L’organisateur Mohamad Ali Atassi, lui aussi militant syrien, a déclaré que le centre SKEyes envisage de venir en aide aux journalistes emprisonnés en leur apportant de l’aide juridique et en faisant campagne pour obtenir leur remise en liberté.
La conférence s’est clôturée sur des observations concernant la responsabilité des médias de rester neutres et objectifs devant les conflits, ce avec quoi les médias libanais se sont débattus pendant les violences de mai dernier.
SKEyes a commencé sa recherche sur les quatre pays cibles, et il monte une bibliothèque et une base de données qu’il a l’intention de diffuser en ligne. SKEyes est hébergé dans les bureaux de la Fondation culturelle Samir-Kassir, créée par des amis et des parents de Samir Kassir, journaliste, écrivain et militant de la liberté des médias, assassiné en 2005.
Pour plus de renseignements, communiquer avec SKEyes, au téléphone/télécopieur : +961 1 397334 ou par courriel : samirkassirmedia (@) googlemail.com
Consulter les sites suivants :
– Site web de Samir Kassir : http://samirkassir.net
– « Daily Star », à propos de la conférence : http://tinyurl.com/3jmvqn
– « An-Nahar » (article en arabe) : http://tinyurl.com/4j68l2
(24 juin 2008)