Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) vient d’annoncer les lauréats de ses Prix Internationaux 2008 de la Liberté de la presse : Bilal Hussein d’Irak, Danish Karokhel et Farida Nekzad d’Afghanistan, Andrew Mwenda d’Ouganda et Héctor Maseda Gutiérrez de Cuba ont tous « couru le risque de l’emprisonnement, du harcèlement et, par-dessus tout, […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) vient d’annoncer les lauréats de ses Prix Internationaux 2008 de la Liberté de la presse : Bilal Hussein d’Irak, Danish Karokhel et Farida Nekzad d’Afghanistan, Andrew Mwenda d’Ouganda et Héctor Maseda Gutiérrez de Cuba ont tous « couru le risque de l’emprisonnement, du harcèlement et, par-dessus tout, de leur vie pour rapporter la nouvelle et se porter à la défense de la liberté de la presse dans leur pays ».
Encore en avril, Hussein, photographe à l’Associated Press, a été relâché après avoir été détenu pendant deux ans sans jugement par l’armée américaine pour des liens allégués avec les insurgés irakiens. Hussein, photographe d’Irak lauréat d’un prix Pulitzer, a toujours maintenu son innocence et déclaré qu’il ne faisait que son travail de journaliste en zone de guerre.
Danish Karokhel est directeur et Farida Nekzad directrice adjointe et rédactrice en chef de Pajhwok Afghan News, la plus importante agence de nouvelles indépendante d’Afghanistan. Karokhel et Nekzad sont aussi des défenseurs des droits des médias, déterminés à faire avancer la liberté de la presse après la chute des talibans.
Andrew Mwenda est l’un des journalistes d’Ouganda les plus incisifs et les plus reconnus. Il est fondateur, directeur et rédacteur en chef de « The Independent », un magazine percutant de nouvelles critiques à l’égard du gouvernement. En avril, après que Mwenda eut publié deux reportages critiquant l’armée ougandaise et son rôle dans la guerre civile qui sévit dans le nord de l’Ouganda, la police a effectué une descente dans son bureau et l’a détenu avec deux autres reporters. Il s’est buté à la persécution exercée contre lui par le gouvernement et la police pendant toute sa carrière dans le journalisme.
Héctor Maseda Gutiérrez faisait partie du mouvement florissant de la presse indépendante de Cuba lorsqu’il a été arrêté et emprisonné en compagnie de 28 autres journalistes lors de la répression ordonnée en mars 2003 par Fidel Castro contre les dissidents politiques, lors du « Printemps noir ». Il a été condamné à 20 ans de prison pour avoir agi « contre l’indépendance ou l’intégrité territoriale de l’État ». Maseda Gutiérrez écrivait souvent sur les problèmes sociaux de Cuba, entre autres une série sur la brutalité et les violations des droits de la personne dans les prisons cubaines, publiée peu avant son arrestation. À 65 ans, Maseda Gutiérrez est le plus vieux des 22 journalistes qui sont actuellement derrière les barreaux à Cuba.
Le CPJ rendra également hommage à Beatrice Mtetwa, la championne des droits de la personne du Zimbabwe, avocate des médias et infatigable défenderesse de la liberté de la presse, en lui remettant le Prix Commémoratif Burton-Benjamin, décerné pour couronner l’ensemble de sa carrière. Mtetwa a aussi obtenu des acquittements pour des dizaines de journalistes arrêtés en vertu des lois répressives du Zimbabwe en matière de médias, dont Barry Bearak, le correspondant du « New York Times », qui doit répondre à des accusations criminelles de pratique du journalisme sans permis, dans le sillage des élections défectueuses de cette année. Mtetwa, lauréat du Prix International 2005 de la Liberté de la presse du CPJ, est la première personne à être honorée en recevant les deux récompenses.
Les récompenses seront remises le 25 novembre à New York. Pour plus de précisions sur les lauréats, aller à : http://www.cpj.org/awards08/awards_release_08.html
(17 septembre 2008)