Suite à des pressions internationales, le 2 juillet 2007, les dirigeants militaires de la Birmanie ont relâché le dernier membre d’un groupe de 52 militants arrêtés en mai pour avoir participé à une vigile de prière en faveur de la dirigeante démocrate Aung San Suu Kyi. Selon l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est […]
Suite à des pressions internationales, le 2 juillet 2007, les dirigeants militaires de la Birmanie ont relâché le dernier membre d’un groupe de 52 militants arrêtés en mai pour avoir participé à une vigile de prière en faveur de la dirigeante démocrate Aung San Suu Kyi. Selon l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (Southeast Asian Press Alliance, SEAPA), 51 d’entre eux ont été relâchés le 27 juin, mais l’éminent militant de la lutte contre le VIH, Phyu Phyu Thin, qui faisait la grève de la faim depuis cinq jours, a été détenu plus longtemps, rapportent la SEAPA et Mizzima News.
Exprimer son appui à Suu Kyi et à d’autres prisonniers politiques pouvant mener à l’arrestation et à la torture, les militants politiques ont canalisé les appels en faveur de sa libération par des rassemblements de prière dans ce pays essentiellement bouddhiste. Le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) a remporté un raz de marée électoral en 1990, mais l’armée birmane l’a empêchée d’accéder au pouvoir.
La campagne de prière, qui devait durer un mois, devait prendre fin le 30 mai, quatrième anniversaire du Massacre de Depayin, où près de 100 partisans de la LND ont perdu la vie. Tandis que les vigiles prenaient de l’ampleur, les participants aux prières étaient harcelés, attaqués et même arrêtés par un groupe de civils ayant des liens avec les autorités, a déclaré la SEAPA.
Par ailleurs, le 4 juillet 2007, dix-huitième anniversaire de l’incarcération du journaliste le plus célèbre de Birmanie, la SEAPA a réitéré sa demande de libération. U Win Tin est devenu en juillet 2006 admissible à une libération anticipée d’une peine de 20 ans, mais on l’a gardé en prison parce qu’il n’a pas effectué de travaux forcés.
En dépit de sa santé précaire, le journaliste et poète de 77 ans refuse d’abandonner ses activités politiques. Il a souligné son anniversaire en mars en lançant un appel à la résistance contre le régime militaire, déclarant à un visiteur que « tous les prisonniers politiques doivent être libérés et le parlement démocratique doit se réunir ». Se voyant refuser papier et quoi que ce soit pour écrire, U Win Tin aurait fait de l’encre avec la poussière des briques de sa cellule, et aurait fabriqué un crayon à partir d’un treillis de bambou.
Selon un réseau de journalistes birmans vivant en exil, l’Association des médias de Birmanie (Burma Media Association, BMA), le principal crime d’U Win Tin est d’avoir été un conseiller important d’Aung San Suu Kyi. D’après Reporters sans frontières (RSF), U Win Tin est le dernier dirigeant de la LND arrêté en 1989 à être toujours en prison.
U Win Tin est lauréat du Prix mondial UNESCO/Guillermo Cano de la Liberté de la presse, de la Plume d’Or de la Liberté, décernée par l’Association mondiale des journaux (AMJ), et du prix RSF/Fondation de France.
Consulter les sites suivants :
– SEAPA : http://www.seapabkk.org/
– Phyu Phyu Thin remis en liberté : http://tinyurl.com/ywnnpz
– RSF, à propos d’U Win Tin : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=22763
(10 juillet 2007)