(RSF/IFEX) – « L’accord signé sous la contrainte par le journaliste français Daniel Laine n’a aucune valeur juridique. Illustrer une réalité ne constitue en rien une atteinte à la dignité d’un pays. Les poursuites engagées contre le journaliste sont inadmissibles et constituent une forme de racket institutionnel. Nous demandons que l’engagement signé sous la contrainte soit […]
(RSF/IFEX) – « L’accord signé sous la contrainte par le journaliste français Daniel Laine n’a aucune valeur juridique. Illustrer une réalité ne constitue en rien une atteinte à la dignité d’un pays. Les poursuites engagées contre le journaliste sont inadmissibles et constituent une forme de racket institutionnel. Nous demandons que l’engagement signé sous la contrainte soit invalidé et que l’interdiction de quitter le territoire prise à l’encontre du journaliste soit levée », a déclaré l’organisation.
Pour son « Enquête sur les dérives du tourisme sexuel », réalisée au Cambodge en 2003, Daniel Laine avait filmé un autre Français, qui avait signé un accord de diffusion. Malgré un visage flouté et une voix modifiée, ce dernier a été reconnu par sa famille lors de la diffusion du reportage dans l’émission « Le droit de savoir » sur TF1.
Suite à ce reportage, des fonctionnaires cambodgiens corrompus ont poussé ce Français à porter plainte contre le journaliste et TF1 pour « diffusion de fausses informations » et « reportage interdit par les autorités ». Sous la contrainte, Daniel Laine a dû s’engager à verser 125 000 $US (environ 97 500 euros) dès son retour en France. Cette somme devait être répartie, de façon informelle, entre le Français et les autorités cambodgiennes.
A son retour en France, Daniel Laine avait porté plainte auprès des tribunaux de Créteil et de Phnom Penh pour extorsion de fonds.
Lors de son récent retour au Cambodge, pour y présenter une fiction qu’il a réalisée, Daniel Laine a été interpellé par les autorités cambodgiennes qui l’accusent de posséder un faux passeport et exigent le paiement des 125 000 $US. Les autorités françaises ont authentifié le passeport, mais l’interdiction de quitter le territoire est maintenue et le journaliste risque d’être placé en détention provisoire en attendant la décision du tribunal municipal de Phnom Penh.