Un journaliste chinois condamné en 1993 à la prison à vie pour « divulgation illégale à l’étranger de secrets d’État », Wu Shishen, vient de se voir accorder une libération anticipée, rapporte Reporters sans frontières (RSF). Ancien journaliste à l’agence de nouvelles d’État « Xinhua », Wu a été libéré en juillet 2005 après avoir […]
Un journaliste chinois condamné en 1993 à la prison à vie pour « divulgation illégale à l’étranger de secrets d’État », Wu Shishen, vient de se voir accorder une libération anticipée, rapporte Reporters sans frontières (RSF).
Ancien journaliste à l’agence de nouvelles d’État « Xinhua », Wu a été libéré en juillet 2005 après avoir purgé 12 ans de sa sentence. Le gouvernement chinois, alors dirigé par le Président Jiang Zemin, prétendait qu’en 1992 Wu avait transmis à un journaliste de Hong Kong une copie préliminaire d’un discours avant que Jiang ne l’ait prononcé devant la nation, fait remarquer RSF.
Bien que Wu ne soit plus derrière les barreaux, il sera déchu de ses droits civils et politiques pendant encore huit ans. Il n’est pas autorisé à écrire d’articles ni à prendre la parole en public sur des questions d’« intérêt national ».
En dépit de la bonne nouvelle que représente la libération de Wu, RSF et d’autres membres de l’IFEX, dont le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), disent que le gouvernement chinois continue d’invoquer le prétexte de la sécurité nationale pour incarcérer journalistes et autres qui écrivent sur des sujets délicats ou qui critiquent le gouvernement.
Le 5 août 2005, Ching Cheong, correspondant à Hong Kong du quotidien « Straits Times » de Singapour, a été accusé d’espionnage au profit de Taïwan, indique le CPJ. Il était détenu depuis son arrestation le 22 avril dans la ville méridionale de Guangzhou, alors qu’il aurait tenté de se procurer des documents secrets concernant l’ancien dirigeant communiste Zhao Ziyang, tombé en disgrâce.
Les autorités chinoises affirment que Ching a admis s’être livré à de l’espionnage, mais n’ont fourni aucun élément de preuve pour appuyer l’accusation. Ching s’est vu refuser tout accès à un avocat.
La Chine prétend que Ching a créé des canaux entre la Chine continentale et Hong Kong afin de rassembler des renseignements économiques et militaires et de les vendre à un agent de Taïwan contre de millions de dollars de Hong Kong, rapporte la FIJ.
Aux termes de la loi chinoise, Ching risque la peine de mort s’il est reconnu coupable. On peut signer à http://www.petition-chingcheong.org une pétition pour exiger sa remise en liberté.
Dans un autre chapitre sur le même sujet, le dissident sur Internet Zhang Lin a été condamné le 28 juillet à cinq ans de prison pour avoir « violé la sécurité nationale ». Zhang, qui est emprisonné depuis le 29 janvier, écrivait sur des sites web d’outre-mer bloqués en Chine, notamment « Boxun News » et « Epoch Times », précise le CPJ. Les six articles cités dans la mise en accusation du 23 mai critiquaient très durement le régime du Parti communiste, qualifié de régime oppresseur et illégitime.
À l’heure actuelle, selon RSF, trente et un journalistes et 64 dissidents sur Internet purgent des peines de prison en Chine.
Consulter les sites suivants :
– RSF, sur la libération de Wu Shisen : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14583
– RSF, sur le cas de Zhang Lin : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14587
– Le CPJ, sur la détention de Ching Cheong : http://www.cpj.org/protests/05ltrs/China08aug05pl.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3288&Language=EN