Un journal du sud-ouest de la Chine a congédié trois de ses rédacteurs et quatre employés du service de la publicité à cause d’une annonce qui rendait hommage aux mères des manifestants tués en 1989 lors du massacre de la place Tian’anmen, selon ce que rapportent Reporters sans frontières (RSF) et l’agence de nouvelles Reuters. […]
Un journal du sud-ouest de la Chine a congédié trois de ses rédacteurs et quatre employés du service de la publicité à cause d’une annonce qui rendait hommage aux mères des manifestants tués en 1989 lors du massacre de la place Tian’anmen, selon ce que rapportent Reporters sans frontières (RSF) et l’agence de nouvelles Reuters.
Les références à la répression et les discussions publiques sur le sujet sont interdites en Chine. L’armée aurait alors écrasé des centaines, peut-être même des milliers, de manifestants pro-démocratie,.
Li Zhaojun, rédacteur en chef adjoint du quotidien « Chengdu Wanbao », et deux autres membres du bureau de la rédaction du tabloïd, ainsi que quatre employés du service de la publicité, ont été congédiés parce qu’ils ont laissé passer une annonce d’une ligne le 4 juin, dix-huitième anniversaire du massacre de la place Tian’anmen, selon ce qu’une source anonyme a déclaré à Reuters. L’annonce, située dans le coin inférieur droit de la page 14 du journal, se lisait comme suit : « Hommage aux mères déterminées des victimes du 4 juin ».
Le « South China Morning Post » de Hong Kong déclarait mercredi dernier qu’une jeune employée avait permis la parution de l’hommage parce qu’elle n’avait jamais entendu parler de la répression. Elle a rappelé la personne qui avait commandé l’annonce pour lui demander ce que le 4 juin voulait dire et s’est fait répondre que c’était la date d’une catastrophe minière.
« Ces trois journalistes sont des victimes innocentes à double titre », dit RSF. « Ils ont laissé passer cette publicité car l’une de leurs employés ne savait pas ce qui s’est passé le 4 juin 1989, tant la censure est implacable sur cet événement. »
Un groupe d’organisations et de particuliers, comprenant notamment le PEN de Suède et certains membres de l’IFEX dont le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) et l’Union internationale des éditeurs (UIE), en appellent au président de la Chine Hu Jintao à l’occasion de sa visite en Suède pour qu’il lève l’interdit qui pèse sur la discussion publique du massacre de la place Tian’anmen et des mouvements en faveur de la démocratie.
La lettre ouverte relève l’absence grave de libre expression en Chine, entre autres la supervision et le contrôle extensifs des médias, la persécution des différents groupes religieux et le grand nombre d’écrivains et de journalistes incarcérés. Par ailleurs, la mère du reporter chinois Shi Tao poursuit la compagnie Yahoo! parce qu’elle a aidé le gouvernement à emprisonner son fils. Shi Tao purge actuellement une peine de dix ans de prison pour avoir envoyé un courriel sur les restrictions imposées aux médias chinois sur la question de Tian’anmen – Yahoo! a reconnu avoir partagé avec les autorités chinoises des renseignements sur lui, et a demandé à la Chine de ne pas punir les personnes qui publient des opinions politiques sur l’Internet.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=22474
– RSF, à propos de Shi Tao : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=22495
– Reuters : http://tinyurl.com/36xnb7
– Lettre ouverte au Président Hu Jintao : http://ifex.org/en/content/view/full/84095/
(12 juin 2007)