(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est très inquiète après que des menaces de mort anonymes ont été proférées à l’encontre de quatre observateurs indépendants du procès des assassins présumés de Serge Maheshe, secrétaire de rédaction de la station onusienne Radio Okapi, les 17 et 19 avril 2008. « Les pressions inadmissibles exercées contre ces quatre observateurs, […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières est très inquiète après que des menaces de mort anonymes ont été proférées à l’encontre de quatre observateurs indépendants du procès des assassins présumés de Serge Maheshe, secrétaire de rédaction de la station onusienne Radio Okapi, les 17 et 19 avril 2008.
« Les pressions inadmissibles exercées contre ces quatre observateurs, qui font un travail indispensable à la manifestation de la vérité, sont très inquiétantes. La fuite en avant de ceux qui, depuis le début de cette affaire, pèsent de tout leur poids pour que justice ne soit pas rendue, doit être enfin prise au sérieux par les autorités. Le gouvernement congolais a les moyens d’identifier et de punir les auteurs de ces menaces. Il est vital qu’il le fasse sans tarder », a déclaré l’organisation.
Le 17 avril peu après 20h00 (heure locale), Dieudonné Sango, vice-président du Réseau provincial des organisations de défense des droits de l’homme au Congo (Reprodhoc), Jean-Pol Ngongo, membre de l’association « Voix des sans-voix ni libertés », Jean Bedel, avocat de l’Institut congolais pour la justice et la paix (ICJP) et Sophie Roudil, représentante de l’organisation Protection internationale à Bukavu (Sud-Kivu, est), ont reçu le même SMS anonyme menaçant. Le texte du message affirmait: « Ne t’en fais pas. Rira bien qui rira le dernier. Ils paieront cher de leur propre sang l’issue de ce procès qu’ils ont tant discrédité. Nous sommes au Congo. Au plaisir », envoyé depuis le numéro de téléphone mobile +243 85 32 10 208.
Ces quatre personnes font partie du collectif d’observateurs indépendants du procès en appel des assassins présumés du journaliste Serge Maheshe, qui se déroule depuis le 6 février 2008 devant le tribunal militaire de Bukavu, dans des conditions discutables. Ce groupe d’une trentaine d’organisations locales, soutenue par Protection internationale, publie une note d’observation critique à l’issue de chaque audience, détaillant les anomalies et dysfonctionnements réguliers de la procédure suivie par la cour. Ces remarques, qui ont connu un écho médiatique important dans les médias congolais, ont provoqué la colère du premier président du tribunal, lors des audiences du 19 et 26 mars, qui s’est élevé contre des « pressions » inutiles. Le capitaine Dieudonné Kabembe, représentant du ministère public, a quant à lui « averti » les observateurs de la possibilité de poursuites judiciaires pour « atteinte à la magistrature ».
Le 19 avril, après que les personnes menacées ont porté plainte, Dieudonné Sango, Jean-Pol Ngongo et Jean Bedel ont reçu un nouveau SMS disant: « Plainte? Une contre-attaque? Hum!!! Ok. Le plus fort l’emportera. C’est une question de temps. Le vin est tiré. Bonne chance. » Sophie Roudil, quant à elle, a reçu un message affirmant: « Avec tous les respects, tu es RESPONSABLE de ce qui va ARRIVER. »