"Aujourd'hui en Guinée, si vous invitez un journaliste à participer à n'importe quel programme de débat médiatique, il ne viendra pas, de peur qu'il ne soit agressé par des les militaires", selon l'un des participants au forum.
(MFWA/IFEX) – 16 novembre 2009 – « Aujourd’hui en Guinée, si vous invitez un journaliste à participer à n’importe quel programme de débat médiatique, il ne viendra pas, de peur qu’il ne soit agressé par les militaires (. . .) A part les journalistes, d’autres défenseurs des droits humains et les citoyens vivent également dans la peur ». Voici les mots exacts d’un avocat guinéen défenseur des droits humains lorsqu’il a pris la parole à l’occasion d’un forum public organisé sur la Guinée au Centre international de Presse du Ghana, situé à Accra, la capitale ghanéenne.
Organisé par la Fondation pour les Médias en Afrique de l’Ouest (MFWA) sous le thème de : « Guinea: End Impunity now » (Guinée – non à l’impunité), le forum cherchait à rallier le public à la cause des Guinéens de la rue à la suite d’une crise politique qui a enregistré les pires violations des droits humains connues ces derniers temps. Plus de 150 citoyens ont été tués à Conakry suite à un rassemblement massif qui a fait appel au chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, pour qu’il ne se présente pas aux élections présidentielles prévues pour l’année prochaine. A part les tueries, un certain nombre des personnes ont également été blessées, tandis que plus de trente cas de viol ont été signalés par des groupes de la société civile en Guinée.
Le consensus général parmi les participants au forum était que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Africaine (AU) doivent agir rapidement en vue d’éviter la dégénération de la situation guinéenne en un autre conflit violent dans une région qui a eu une forte dose de troubles sociaux cette dernière décennie.
M. Kwasi Adu-Amankwah, Secrétaire-Général du bureau régional de la Confédération Syndicale Internationale (CSI – Afrique), qui a présidé le forum, a exhorté les leaders de l’Afrique de l’Ouest à être attentifs à la situation des réfugiés dans la région du fleuve Mano, qui est devenue un défi auquel doit faire face la sous-région tout entière.
Un certain nombre de défenseurs des droits humains ont pris la parole à ce forum, à savoir le Professeur Kwame Karikari, Directeur exécutif de la MFWA, M. Akoto Ampaw, éminent avocat ghanéen des droits humains, Mme. Adwoa Klubitse, Directrice-pays de l’Actionaid Ghana, et M. Alimou Dialo, Directeur des Programmes régionaux du Réseau ouest-africain de Constitution de la Paix (WANEP), entres autres personnalités.