(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF daté du 7 décembre 2005 : Lauréats du Prix Reporters sans frontières – Fondation de France 2005 Le Prix Reporters sans frontières – Fondation de France 2005 récompense : Un journaliste qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner […]
(RSF/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de RSF daté du 7 décembre 2005 :
Lauréats du Prix Reporters sans frontières – Fondation de France 2005
Le Prix Reporters sans frontières – Fondation de France 2005 récompense :
Un journaliste qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de l’information.
Le lauréat est le journaliste chinois Zhao Yan, collaborateur du quotidien américain New York Times et ancien reporter du magazine La Réforme en Chine. Accusé de » divulgation de secrets d’Etat » et de » fraude « , Zhao Yan est détenu depuis le 17 septembre 2004 à Pékin. Agé de 43 ans, le journaliste risque la peine de mort, officiellement pour avoir transmis à l’un de ses collègues du New York Times des note sur les rumeurs de tensions entre l’actuel et l’ancien présidents chinois. Les autorités ne cessent de repousser son procès.
Un média qui incarne le combat pour le droit d’informer et d’être informé.
Le Prix est attribué à la première chaîne hertzienne privée d’Afghanistan Tolo TV. Lancée par le groupe de presse afghano-australien Moby Capital Partners, elle se distingue par la diffusion de programmes d’information indépendants et de clips musicaux. Ses émissions tranchent avec le style poussiéreux de la télévision d’Etat. Depuis le lancement de la chaîne en octobre 2004, les religieux jugent ses programmes » immoraux et anti-islamiques » et exercent d’énormes pressions pour qu’elle soit interdite. Malgré les menaces, Tolo TV continue son travail. La rédaction vient de lancer le premier talk-show pour les femmes afghanes, » Bonu « .
Un défenseur de la liberté de la presse.
Le Prix est décerné à l’Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ, ancien SOJON). Fondée en 2002 à Mogadiscio, la NUSOJ, syndicat des journalistes somaliens, a pour objectif la défense des journalistes et de la liberté de la presse sur l’ensemble du territoire somalien, déchiré par une guerre civile permanente depuis 1991. La NUSOJ est intervenue, depuis sa création, dans plusieurs dizaines de cas urgents, menant des enquêtes et diffusant des alertes à destination des médias et organisations internationales. Début septembre 2005, le secrétaire général et le président du Conseil suprême de la NUSOJ ont dû quitter discrètement la Somalie, après avoir fait l’objet d’une campagne d’attaques, d’intimidations et de menaces de la part d’une milice non identifiée.
Un cyberdissident empêché de nous informer via Internet
Le prix récompense Massoud Hamid. A 29 ans, il est l’un des rares journalistes à avoir pu prendre et diffuser à l’étranger des photos d’une manifestation prokurde en Syrie. Il paie aujourd’hui très cher sa prouesse. Condamné le 10 octobre 2004 à trois ans de prison, Massoud Hamid a passé sa première année de détention à l’isolement. Il a été torturé à plusieurs reprises et aurait notamment été frappé sur la plante des pieds avec un fouet clouté. En raison de ces mauvais traitements, Massoud Hamid a aujourd’hui les pieds entièrement paralysés, et souffre de vertiges et de maux de dos.
En récompensant un journaliste, un média, un défenseur de la liberté de la presse et un cyberdissident, Reporters sans frontières et la Fondation de France alertent l’opinion publique sur la diversité des atteintes au droit d’informer et d’être informé, et sur son nécessaire engagement en faveur de la liberté de la presse.
Chaque prix est doté de 2 500 euros.
Depuis sa création, le Prix Reporters sans frontières – Fondation de France a été décerné à :
Zlatko Dizdarevic (Bosnie-Herzégovine – 1992), Wang Juntao (Chine – 1993), André Sibomana (Rwanda – 1994), Christina Anyanwu (Nigeria – 1995), Isik Yurtçu (Turquie – 1996), Raúl Rivero (Cuba – 1997), Nizar Nayyouf (Syrie – 1998), San San Nweh (Birmanie – 1999), Carmen Gurruchaga (Espagne – 2000), Reza Alijani (Iran – 2001), Grigory Pasko (Russie – 2002), Ali Lmrabet (Maroc – 2003) et Hafnaoui Ghoul (Algérie – 2004).
Plusieurs lauréats ont depuis retrouvé la liberté, quelques semaines seulement ou quelques mois après avoir reçu le Prix. Parmi eux, le journaliste marocain Ali Lmrabet, primé le 10 décembre 2003 et libéré le 7 janvier 2004, le journaliste russe Grigory Pasko, lauréat en décembre 2002 et libéré en janvier 2003, la journaliste birmane San San Nweh, primée en décembre 1999 et libérée en 2001.
Le Prix Reporters sans frontières – Fondation de France est décernée par un jury international, composé de :
Ekram Shinwari (Afghanistan), Sabine Christiansen (Allemagne), Michael Rediske (Allemagne), Andrew Graham-Yooll (Argentine), Rubina Möhring (Autriche), Nayeem Islam Khan (Bangladesh), Zhanna Litvina (Belarus), Olivier Basille (Belgique), Colette Braeckman (Belgique), Maung Maung Myint (Birmanie), Sebastião Salgado (Brésil), Carlos Cortes Castillo (Colombie), Miriam Leiva (Cuba), Fernando Castelló (Espagne), Maria Dolores Masana Argüelles (Espagne), Vicente Verdu (Espagne), Domenico Amha-Tsion (Erythrée), Barbara Crossette (Etats-Unis), Francis Charhon (France), Noël Copin (France), Laurent Joffrin (France), Elise Lucet (France), Pierre Veilletet (France), Sailab Mahsud (Pakistan), Ricardo Uceda (Pérou), M’Baya Tshimanga (République démocratique du Congo), Micea Toma (Roumanie), Alexey Simonov (Russie), Eva Elmsater (Suède), Georges Gordon-Lennox (Suisse), Gérald Sapey (Suisse), Sihem Bensedrine (Tunisie), Ben Ami Fihman (Venezuela).