Un journaliste sur six qui sont emprisonnés à travers le monde est détenu sans accusation ni jugement, dans bien des cas pendant des mois, voire des années, en des lieux secrets, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). L’instantané que présente le CPJ des journalistes emprisonnés au 1er décembre constate que 127 d’entre […]
Un journaliste sur six qui sont emprisonnés à travers le monde est détenu sans accusation ni jugement, dans bien des cas pendant des mois, voire des années, en des lieux secrets, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
L’instantané que présente le CPJ des journalistes emprisonnés au 1er décembre constate que 127 d’entre eux sont dernière les barreaux, la majorité d’entre eux pour des allégations d’hostilité envers l’État comme de dévoiler des secrets d’État et d’agir contre l’intérêt national. Le nombre de 127 est conforme au nombre moyen des journalistes arrêtés chaque année depuis l’application de lois très étendues sur la sécurité nationale, dans le sillage du 11-Septembre – en 2000, on n’avait recensé que 81 incarcérations.
Mais la proportion des journalistes détenus sans inculpation s’est accrue pour la troisième année de suite. L’Érythrée et l’Iran étaient les principaux contrevenants, mais les États-Unis sont aussi coupables : les autorités américaines n’ont porté aucune accusation contre le caméraman Sami al-Haj, d’Al Jazirah, détenu à Guantánamo depuis plus de cinq ans, ou contre le photographe Bilal Hussein, de l’Associated Press, détenu en Irak depuis plus de 19 mois. Et au moins 19 journalistes à travers le monde sont détenus dans des endroits secrets, l’Érythrée étant le pire délinquant.
« L’incarcération des journalistes sur la seule foi d’assertions ne doit pas être confondue avec une démarche judiciaire. Ce n’est là rien de moins que la pratique d’enlèvements commandités par l’État », dit le CPJ. « Même si nous croyons que chacun de ces 127 journalistes devrait être remis en liberté, nous sommes particulièrement inquiets pour ceux qui sont détenus sans jugement parce qu’ils sont souvent détenus dans des conditions abominables, coupés de tout contact avec leurs avocats et leurs familles. »
Pour la neuvième année de suite, la Chine est le premier geôlier de journalistes, elle qui en compte 29 derrière les barreaux; dix-huit d’entre eux, qui travaillaient en ligne, dont Shi Tao, journaliste primé qui purge une peine de 10 ans de prison pour avoir expédié un courriel sur les restrictions imposées aux médias à propos du massacre de la place Tian’anmen. Des blogueurs, rédacteurs en ligne et reporters travaillant sur le web, constituent environ 39 pour 100 des journalistes emprisonnés dans le monde.
Cuba (avec 24 journalistes derrière les barreaux), l’Érythrée (14), l’Iran (12) et l’Azerbaïdjan (9) complètent le groupe des cinq principaux geôliers parmi les 24 pays qui mettent des journalistes en prison.
La liste du CPJ n’inclut pas les nombreux journalistes emprisonnés et relâchés pendant l’année, ni ceux qui ont disparu ou qui ont été enlevés par des entités non étatiques; des précisions sur ces cas sont accessibles sur le site web du CPJ à : http://www.cpj.org
Trouvez le dossier complet à : http://tinyurl.com/2xp864
(11 décembre 2007)