Reflet de notre époque, davantage de journalistes en ligne sont emprisonnés dans le monde que de journalistes de tout autre type de médias, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dans un nouveau dossier. D’après l’étude annuelle effectuée par le CPJ sur les journalistes emprisonnés, au 1er décembre, 125 journalistes se trouvaient derrière […]
Reflet de notre époque, davantage de journalistes en ligne sont emprisonnés dans le monde que de journalistes de tout autre type de médias, indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dans un nouveau dossier.
D’après l’étude annuelle effectuée par le CPJ sur les journalistes emprisonnés, au 1er décembre, 125 journalistes se trouvaient derrière les barreaux – deux de moins qu’à la même date en 2007. Près de la moitié d’entre eux (56) étaient considérés comme des journalistes en ligne – blogueurs, reporters sur le web ou rédacteurs en ligne – surpassant ainsi pour la première fois le nombre des journalistes de la presse écrite.
Les reporters, rédacteurs et photographes de la presse écrite constituent la deuxième catégorie en importance de journalistes incarcérés, avec 53 cas. Les journalistes de la télévision et de la radio, ainsi que les documentaristes composent le reste, dit le CPJ.
Pour la dixième année d’affilée, le dossier classe la Chine comme premier geôlier de journalistes dans le monde, suivie de Cuba, de la Birmanie, de l’Érythrée et de l’Ouzbékistan. Selon le CPJ, 24 des 28 journalistes emprisonnés en Chine travaillaient en ligne, comme l’éminent militant des droits de la personne et blogueur Hu Jia, qui purge une peine de trois ans et demi de prison.
Cuba compte 21 écrivains et rédacteurs en prison – tous sauf un ont été arrêtés lors la de répression du « printemps noir » de 2003 dirigée contre la presse indépendante. La Birmanie détient 14 journalistes, dont cinq qui ont été arrêtés tandis qu’ils tentaient de diffuser des nouvelles sur le cyclone Nargis.
Environ 13 pour 100 des journalistes emprisonnés ne font face à aucune accusation, dit le rapport. Les autorités érythréennes « ont refusé de divulguer les allées et venues, le statut juridique ou l’état de santé d’aucun des 13 journalistes qu’elles ont jetés en prison », dit le CPJ. L’Érythrée compte 13 des 17 journalistes emprisonnés en des lieux secrets dans le monde.
Six journalistes sont détenus en Ouzbékistan, dit le CPJ, dont Dzhamshid Karimov, neveu du président du pays, qui était reporter pour des sites web indépendants de nouvelles.
« Le journalisme en ligne a changé le paysage médiatique et la façon dont nous communiquons les uns avec les autres », dit le CPJ. « Mais le pouvoir et l’influence de cette nouvelle génération de journalistes en ligne ont attiré à travers le monde l’attention des gouvernements répressifs, qui ont accéléré leur contre-attaque. »
Le CPJ fait remarquer que 45 des journalistes emprisonnés sont des pigistes, la plupart d’entre eux travaillant en ligne, qui « souvent ne disposent pas des ressources juridiques ou des contacts politiques susceptibles de les aider à recouvrer leur liberté ».
Des allégations d’hostilité à l’État, comme la subversion, la divulgation de secrets d’État et d’actions préjudiciables à l’intérêt national, constituent les accusations les plus fréquentes utilisées pour incarcérer les journalistes, dit le rapport.
Pour lire le dossier au complet, y compris des récits détaillés de chaque journaliste, aller à : http://tinyurl.com/5dxvt9
(10 décembre 2008)