L’Asie a remplacé l’an dernier le Moyen-Orient comme région la plus meurtrière du monde pour les journalistes, tandis que 26 reporters, photographes et rédacteurs ont perdu la vie en représailles à leur travail ou dans des conflits civils, d’après ce qu’indique la Revue annuelle de la Liberté de la presse dans le monde, publiée par […]
L’Asie a remplacé l’an dernier le Moyen-Orient comme région la plus meurtrière du monde pour les journalistes, tandis que 26 reporters, photographes et rédacteurs ont perdu la vie en représailles à leur travail ou dans des conflits civils, d’après ce qu’indique la Revue annuelle de la Liberté de la presse dans le monde, publiée par l’Institut International de la presse (IIP).
Bien que, pour la sixième année de suite, davantage de journalistes aient été tués en Irak que dans tout autre pays en 2008, le Pakistan est devenu le deuxième pays du monde où meurent le plus de journalistes, dit l’IIP, qui attire l’attention sur le chaos politique et le conflit qui fait rage le long de la frontière séparant le Pakistan de l’Afghanistan.
Le dossier annuel de l’IIP, qui se penche sur l’Asie cette année, montre également que, dans de nombreux cas où des journalistes sont assassinés, bien souvent les crimes ne font jamais l’objet de poursuites.
« L’impunité reste une contagion dans la région, en particulier aux Philippines et au Sri Lanka, mais les assassins de journalistes échappent aussi aux poursuites dans des démocraties majeures comme l’Inde », a déclaré l’IIP. « Ceux qui veulent étouffer la libre expression et effrayer les journalistes pour les réduire au silence et à l’autocensure y parviennent à cause de l’impunité. »
D’autres patrons qui se dégagent en Asie laissent entrevoir une augmentation des difficultés souvent associées au Moyen-Orient, comme la protection de la religion (Afghanistan, Pakistan, Inde, Indonésie, Malaisie) et de la monarchie (Thaïlande) contre la critique, et la censure de l’Internet par le gouvernement (Chine, Vietnam, Thaïlande et Indonésie). Par ailleurs, les forces de sécurité au Bangladesh, au Sri Lanka et dans d’autres pays se servent des lois sur la sécurité nationale pour intimider et terroriser les journalistes, dit l’IIP.
L’édition de cette année comprend des rapports séparés qui présentent des précisions sur l’évolution de la liberté de la presse dans 30 pays d’Asie, ainsi que des entrevues et des essais de journalistes locaux.
Elle contient également des aperçus sur les violations de la liberté de la presse dans toutes les régions du globe. À l’échelle mondiale, l’IIP recense 66 journalistes tués en 2008, en baisse par rapport à 2007, où 93 d’entre eux avaient été tués, et par rapport à 2006, où 100 journalistes avaient été assassinés. Les journalistes sont aussi morts en grand nombre au Mexique, en Géorgie et en Russie.
Dans sa liste des morts, l’IIP inclut les journalistes et les employés des médias qui ont été visés délibérément en raison de leurs reportages d’enquête ou, tout simplement, parce que c’étaient des journalistes. L’IIP inclut également les journalistes qui ont été pris dans les tirs croisés pendant qu’ils couvraient des affectations dangereuses.
Un exemplaire téléchargeable du rapport intégral est accessible à : http://www.freemedia.at/WPFR_2008.pdf
(11 février 2009)