Reporters sans frontières (RSF) décrit le conflit irakien comme le plus meurtrier pour les journalistes depuis la guerre du Vietnam, alors que 56 journalistes et employés des médias ont été tués et que 29 autres ont été enlevés depuis le début des combats, en mars 2003. Cette semaine encore, deux autres journalistes ont perdu la […]
Reporters sans frontières (RSF) décrit le conflit irakien comme le plus meurtrier pour les journalistes depuis la guerre du Vietnam, alors que 56 journalistes et employés des médias ont été tués et que 29 autres ont été enlevés depuis le début des combats, en mars 2003. Cette semaine encore, deux autres journalistes ont perdu la vie.
Le 15 mai 2005, des hommes armés ont abattu Najem Abed Khudair et Ahmed Adam près de Latifiyah, au sud de Bagdad, rapportent RSF et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Les deux journalistes se dirigeaient vers la ville sainte de Kerbala lorsque des individus armés les ont interceptés et leur auraient tranché la gorge.
Khudair travaillait pour les quotidiens indépendants « Al-Mada » et « Tariq al-Shaab ». Adam, qui était poète et écrivain, collaborait au quotidien « Al-Mada » et à « Sabah », un journal fondé après le début du conflit. L’armée irakienne a déclaré le 16 mai qu’elle avait arrêté neuf suspects.
Selon RSF, onze journalistes et autres employés des médias ont été tués en Irak depuis le début de l’année.
Par ailleurs, le CPJ exige des forces armées américaines et irakiennes des explications au sujet des allées et venues d’au moins huit journalistes irakiens détenus depuis mars 2005. Un porte-parole de l’armée américaine a déclaré au CPJ que les journalistes présentent un « risque pour la sécurité du peuple irakien et les forces de la coalition ». Aucune précision n’a été donnée concernant la détention ou l’identité des journalistes, qui travaillent tous pour des entreprises de presse occidentales. Aucun des journalistes n’a encore été mis en accusation.
On croit que deux des journalistes sont des employés de l’Agence France-Presse : le reporter Ammar Daham Naef Khalaf, détenu depuis le 11 avril à Ramadi par les troupes américaines, et le photographe Fares Nawaf al-Issaywi, arrêté par les forces irakiennes à Falluja le 1er mai et remis à l’armée américaine. Un troisième individu travaille pour CBS News.
Un autre détenu, Hassan al-Shummari, est journaliste pour la station de télévision privée par satellite « Diyar TV », fait savoir le CPJ. Il a été arrêté en mars ou au début d’avril par la Garde Nationale irakienne dans la province de Diyala et est toujours détenu.
Des responsables militaires américains expriment souvent des doutes à l’effet que certains journalistes irakiens collaborent avec les insurgés irakiens et qu’ils savent à l’avance que des attentats vont se produire contre les forces de la coalition, dit le CPJ. Mais l’armée n’a jamais produit le moindre élément de preuve à l’appui de ces affirmations.
Consulter les sites suivants :
– Alerte de RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13797
– Rapport de RSF sur l’Irak : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=13647
– Le CPJ, à propos des détenus : http://www.cpj.org/news/2005/Irak12may05na.html
– Ressources du CPJ sur le conflit en Irak : http://www.cpj.org/Briefings/2003/gulf03/iraq_conflict_main.html
– Les journalistes irakiens exigent une meilleure protection : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3119&Language=EN
– Dossier de Human Rights Watch sur la crise en Irak : http://www.hrw.org/campaigns/iraq/
– International News Safety Institute : http://www.newssafety.com/casualties/iraqcasualties.doc