Les « pouvoirs parallèles » (« poderes paralelos ») se dissimulaient derrière presque le tiers de toutes les attaques contre la libre expression l’an dernier au Mexique, indique un nouveau rapport du Centre pour le journalisme et l’éthique publique (CEPET). Selon l’enquête du CEPET, les pouvoirs parallèles – que le CEPET définit comme des groupes […]
Les « pouvoirs parallèles » (« poderes paralelos ») se dissimulaient derrière presque le tiers de toutes les attaques contre la libre expression l’an dernier au Mexique, indique un nouveau rapport du Centre pour le journalisme et l’éthique publique (CEPET).
Selon l’enquête du CEPET, les pouvoirs parallèles – que le CEPET définit comme des groupes qui influent sur les décisions par l’exercice de pressions sur les autorités, souvent de manière violente – ont été à l’origine de 15 des 52 attentats contre les médias et les journalistes visés en 2007 à cause de leur travail. Dans douze de ces quinze affaires, les assaillants étaient liés au trafic de drogue.
Les pouvoirs parallèles sont vraisemblablement derrière le meurtre de deux journalistes l’an dernier : celui d’Amado Ramírez Dillanes, ancien correspondant de Televisa à Acapulco, et celui de Saúl Noé Martínez Ortega, du journal « Interdiario », assassiné dans l’État de Sonora, l’État du Mexique le plus dangereux pour les journalistes en 2007.
Le CEPET attire également l’attention sur d’autres menaces à la libre expression que l’on constate souvent là où les pouvoirs parallèles sont à l’oeuvre : autocensure et impunité. Le rapport inclut des comptes rendus de journalistes menacés et de leur lutte contre l’autocensure. L’une des conclusions clés du CEPET a été de constater que dans douze des quinze affaires où des journalistes ont été attaqués par les pouvoirs parallèles, la victime avait reçu des menaces avant l’incident.
L’enquête du CEPET a été financée en partie par le Programme de campagnes de l’IFEX et constitue une activité parmi plusieurs autres entreprises dans le cadre d’une initiative qui s’étend à toute l’Amérique latine et qui vise à mettre au jour des renseignements sur les « pouvoirs parallèles » dans la région, des trafiquants de drogue aux paramilitaires. Plus de 10 groupes membres de l’IFEX en Amérique latine participent au projet.
Lire le rapport complet (en espagnol) ici : http://www.cepet.org/pp.htm
Pour plus de précisions sur l’initiative concernant les pouvoirs parallèles, courriel : campaigns(@)ifex(.)org
(18 mars 2008)