La vice-présidente internationale de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) a été qualifiée d’« ennemie de l’état » par un haut dignitaire du gouvernement tandis qu’elle participait au Mexique à une mission sur la libre expression. Aleida Calleja, journaliste mexicaine et vice-présidente internationale de l’AMARC, a été agressée verbalement par Juan de Dios Castro Lozano, […]
La vice-présidente internationale de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) a été qualifiée d’« ennemie de l’état » par un haut dignitaire du gouvernement tandis qu’elle participait au Mexique à une mission sur la libre expression.
Aleida Calleja, journaliste mexicaine et vice-présidente internationale de l’AMARC, a été agressée verbalement par Juan de Dios Castro Lozano, procureur général adjoint responsable des droits de la personne et du soutien aux victimes, lors d’une rencontre le 21 avril entre Castro et une mission internationale de défense de la libre expression composée de 11 organisations.
Au cours d’une discussion sur le meurtre, survenu récemment, de deux journalistes d’une radio communautaire à Oaxaca, Castro a dit à Calleja, « Vous êtes une ennemie de l’État à cause de ce que vous dites ».
Pendant toute la durée de la rencontre, Castro a conservé un ton agressif, en dépit des affirmations répétées des membres de la mission qui disaient être là dans un esprit de collaboration.
Le Mexique reste pour les journalistes le pays le plus dangereux des Amériques. Les 11 organisations, parmi lesquelles on compte huit groupes membres de l’IFEX, se sont rendues à Mexico et dans les États d’Oaxaca, de Michoacán, de Sonora et de Guerrero entre le 20 et le 25 avril afin de documenter les attaques contre les journalistes et les médias. Elles ont constaté que les principaux obstacles au travail des journalistes sont le crime organisé, la corruption, l’absence de volonté politique et l’incapacité des autorités mexicaines à assurer la protection et la sécurité des journalistes.
Au cours des huit dernières années, au moins 24 journalistes et travailleurs des médias ont été tués, huit autres sont disparus et des dizaines d’autres ont été menacés ou attaqués en représailles directes à leur travail. Jorge Carrasco Taracena, reporter judiciaire pour la station de télévision Televisa, est porté disparu depuis le 30 avril à Mexico, tandis que la violence liée au trafic de drogue prend de l’ampleur.
Dans un autre incident distinct, quatre reporters du journal « El Debate » ont été agressés et menacés par des agents de la police fédérale le 6 mai tandis qu’ils tentaient de couvrir l’installation d’un poste de contrôle anti-drogue à Culiacán, dans l’État de Sinaloa.
Consulter les sites suivants :
– AMARC, à propos de l’incident : http://tinyurl.com/4faykm
– Lettre de la Mission internationale à Calderón :
http://legislaciones.amarc.org/MEX_Carta_a_Calderon.pdf
– Rapport préliminaire de la Mission internationale : http://tinyurl.com/3vten4
– Page de l’IFEX sur le Mexique : http://ifex.org/en/content/view/full/97/
(13 mai 2008)