Deux fois en moins d’une semaine, les autorités tunisiennes ont empêché la journaliste et militante des droits de la personne Sihem Bensédrine de se rendre à Vienne, dans un des cas en la brutalisant et en projetant son ordinateur au sol. Le Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX (TMG), une coalition de 18 […]
Deux fois en moins d’une semaine, les autorités tunisiennes ont empêché la journaliste et militante des droits de la personne Sihem Bensédrine de se rendre à Vienne, dans un des cas en la brutalisant et en projetant son ordinateur au sol.
Le Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX (TMG), une coalition de 18 groupes membres de l’IFEX, a exprimé sa colère devant la violence du traitement réservé à Bensédrine, qui est secrétaire générale de l’OLPEC, le groupe membre de l’IFEX en Tunisie, et membre du Conseil de l’IFEX, l’organe dirigeant de l’IFEX. Bensédrine, qui est aussi porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et fondatrice du journal clandestin « Kalima », a remporté plusieurs récompenses internationales, dont le Prix danois de la Paix de 2008.
Le 19 août 2008, la police a détenu Bensédrine à l’aéroport International Tunis-Carthage et l’a empêchée de prendre l’avion. Après l’avoir bousculée, les policiers lui ont ordonné de rentrer chez elle.
Cinq jours plus tard, on l’a de nouveau empêchée de monter à bord d’un avion pour l’Autriche, où elle dispose d’une carte de séjour, indique Reporters sans frontières (RSF). « Mon passeport m’a été rendu avec l’inscription « annulé » sur le timbre de sortie que l’immigration m’avait accordé juste avant », a déclaré Bensédrine. « En effet, il s’agit d’une interdiction de quitter le pays, même si les autorités continuent de le nier. »
Bensédrine et son mari, Omar Mestiri, ont été agressés en mars par la police des frontières, rappelle l’Observatoire pour la Défense de la Liberté de la Presse, de l’Édition et de la Création (OLPEC).
Les membres du TMG exigent que Bensédrine soit autorisée à voyager librement hors de la Tunisie et à y rentrer tout aussi librement, conformément à son droit juridique comme citoyenne tunisienne. « Tout ceci est un comportement qu’il est complètement indigne d’infliger à un citoyen respectueux de la loi », déclare le président du TMG de l’IFEX Rohan Jayasekera, de Index on Censorship, « et il est particulièrement disgracieux qu’une femme soit traitée de la sorte aux mains d’un groupe de policiers. »
Le 21 juillet, RSF rapportait que le journaliste pigiste Slim Boukhdir avait été libéré de ses pénibles conditions d’incarcération quatre mois avant l’expiration de sa peine d’un an de prison. Boukhdir, qui est correspondant du journal panarabe « al Quds al Arabi », basé à Londres, et de plusieurs sites web, a remercié la communauté internationale qui a fait campagne pour obtenir son élargissement.
– Protestation du TMG : http://tinyurl.com/6bnh4h
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=28286
– Libération de Boukhdir : http://tinyurl.com/6rjhds
– Intwerview de Boukhdir : http://tinyurl.com/5wdfkp
(27 août 2008)