(RSF/IFEX) – Ecartée du réseau hertzien le 27 mai 2007, la chaîne RCTV, devenue RCTV Internacional, a recommencé à diffuser ses programmes via le câble et le satellite, le 16 juillet dernier. Dix jours plus tard, Mario Seijas, président de la Chambre vénézuélienne de télévision par souscription, a fait savoir que RCTV Internacional disposait d’un […]
(RSF/IFEX) – Ecartée du réseau hertzien le 27 mai 2007, la chaîne RCTV, devenue RCTV Internacional, a recommencé à diffuser ses programmes via le câble et le satellite, le 16 juillet dernier. Dix jours plus tard, Mario Seijas, président de la Chambre vénézuélienne de télévision par souscription, a fait savoir que RCTV Internacional disposait d’un délai de cinq jours pour s’inscrire au registre de la production nationale audiovisuelle. Les autorités invoquent une disposition de la Conatel (Commission nationale des télécommunications), formulée à partir de la Loi de responsabilité sociale de radio et télévision de 2004. Celle-ci oblige, en théorie, tout média diffusant au Venezuela à se déclarer « producteur audiovisuel national ». A défaut et compte tenu du délai imparti, ont souligné les autorités, les programmes de RCTV Internacional ne seront plus visibles sur le câble à compter du 1er août.
RCTV Internacional a réfuté l’argument dans un communiqué, en faisant valoir qu’elle est juridiquement une « chaîne internationale qui produit des programmes destinés à être diffusés au niveau mondial, de même que Telesur, Warner, HBO, Sony, History Channel, Sunchannel, E! Entertainment Television, A&E Mundo », entre autres chaînes câblées internationales couvrant le territoire vénézuélien. Actuellement diffusée par le câble et le satellite au Venezuela, à Trinidad et Tobago et dans une partie des Antilles néerlandaises, RCTV Internacional cherche désormais à se développer auprès d’un vaste public hispanophone, en Amérique latine, mais aussi aux Etats-Unis et en Europe.
Dans son communiqué, RCTV a également réclamé le même traitement que Telesur concernant la diffusion des « cadenas » présidentielles, un système qui oblige tous les médias publics et privés à retransmettre en même temps les messages à caractère officiel. Chaîne publique, hertzienne et câblée, financée en majorité par le gouvernement vénézuélien, Telesur est, en effet, dispensée de « cadenas » sur le câble. Au lendemain de la réapparition de RCTV sur le câble et le satellite, les autorités de Caracas ont assuré que la loi serait modifiée afin d’étendre le système des « cadenas » aux chaînes câblées et satellite.
« En admettant que RCTV doive se déclarer ‘producteur audiovisuel national’, pourquoi les autorités vénézuéliennes ont-elles attendu dix jours pour le lui notifier, en ne lui laissant qu’un délai de cinq jours pour s’exécuter? Pourquoi cette question n’a-t-elle pas été soulevée d’emblée? Enfin et surtout, pourquoi resurgit-elle au moment où RCTV revient à l’écran par le câble et le satellite? Les autres chaînes internationales du câble n’ont jamais été soumises à cette mesure. La ficelle administrative est un peu grosse pour que l’on ne songe pas à une nouvelle tentative de censure. Le gouvernement vénézuélien s’est toujours défendu d’avoir fermé la chaîne en l’excluant du réseau hertzien. Qu’aura-t-il obtenu d’autre si elle ne figure plus sur la grille du câble? », a déclaré Reporters sans frontières.